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mardi 15 novembre 2011

BOGOLAN et BANCO, teintures artisanales sur pagne tissé en Afrique de l'Ouest


Technique du bogolan  teinture à la boue
Technique pratiquée principalement au Mali et au Burkina Faso.
Le support : un pagne tissé confectionné à partir de bandes, d’environ 13cm de large, tissées sur un métier soudanais et cousues ensemble. La superficie du pagne varie en fonction de la destination de celui-ci (vêtement ou couverture.)
La teinture : Ce pagne est plongé dans un bain de teinture faite de la macération pendant plusieurs jours de feuilles et branches de 2 arbres (n’galaman et n’tjankara). Le tissu devient jaune.
Après séchage la teinturière dessine à main levée avec un pinceau des motifs géométriques. Aujourd’hui dans des ateliers de plus grande production, les motifs sont appliqués au moyen de superposition en décalé de pochoirs.
La matière utilisée pour dessiner provient de la macération de cendres, de feuilles, de bois, de la fermentation de boue de marigots parfois additionnée de fer. Il en résulte des couleurs différentes. A l’origine les couleurs du bogolan vont du jaune au noir en passant par toutes sortes de teintes marron et verdâtre. L’ajout de blanc est effectué à la fin du travail. A Ségou j’ai vu de très beaux bogolans fond naturel écru, motifs dans différents bleus indigo.

Technique du banco
Cette technique proche de celle du bogolan est pratiquée par les hommes de l’ethnie Sénoufo à Korhogo en Côte d’Ivoire. Le support, un pagne tissé d’environ 1,60m sur 1,20m confectionné à partir de bandes.
Les teinturiers Sénoufo gardent le fond écru et dessinent des sujets aux contours noirs, laissant en blanc les parties intérieures.
Quelques motifs de Korogho- dessins RG
Pour se protéger des dangers et faire bonne chasse, les chasseurs initiés des populations Sénoufo peignaient autrefois sur leurs tuniques des motifs géométriques et dans une version plus récente et orientée vers le marché touristique, des animaux : crocodiles, serpents, pintades, tortues… et aussi des signes fétiches, des danseurs masqués.
Dans la version traditionnelle, ils dessinaient sans tracé préalable au moyen d’un morceau de bois recourbé qu’ils trempaient dans une teinture vert-jaune faite des feuilles vertes d’un buisson appelé falma. Avec la boue prélevée dans un marigot riche en sulfate de fer, ils recouvraient les dessins, par réaction chimique le vert se transforme en un noir intense et indélébile.
Les étoffes industrielles s’inspirent de l’artisanat. Le but de l’industrie peut être d’évoquer et de restituer le prestige d’une étoffe en l’actualisant avec les techniques modernes, mais encore et surtout de populariser un textile coûteux, en proposant un tissu dont le motif se rapproche au plus près de celui de l’artisanat et d’atteindre de ce fait largement le marché avec des moyens économiques réduits.

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