J'ai créé ce blog pour entrer en contact avec tous ceux qui s'intéressent à l'artisanat textile africain, aux vêtements traditionnels, à la couture en général, à la mode contemporaine et universelle, au partage des cultures. Pour plus de renseignements, Vous pouvez me joindre dans : "Qui êtes-vous ? Affichez mon profil complet puis e-mail".

vendredi 3 décembre 2010

DIAPORAMA : Vêtements traditionnels féminins au Burkina-Faso


La plupart de ces tenues traditionnelles ont été cousues dans mon atelier à Bobo Dioulasso, SBA - Seydou Béné Africouture.

jeudi 4 novembre 2010

SBA - Seydou BENE AFRICOUTURE vous présente le SIAO

Le SIAO est un grand salon international d'artisanat qui se déroule fin octobre sur dix jours, tous les deux ans, les années paires à Ouagadougou. Cette année du 29 octobre au 7 novembre.
L’origine de cette manifestation remonte à 1984. Cette simple exposition-vente, appelée « Artisanat 84 » qui présentait toutes sortes d’objets de l’artisanat national, a rencontré un certain succès auprès des Burkinabé, et a permis de mesurer l’intérêt des Occidentaux pour l’artisanat africain.
L’idée d’en faire une rencontre internationale a donné naissance au premier SIAO en 1988. Désormais de nombreux pays y participent dans des disciplines variées. Chaque année un pays est invité d’honneur, cette année 12ème édition, la république du Congo.
Ce salon se compose de 2 vastes pavillons ventilés dans lesquels sont regroupés la majorité des exposants, de 2 autres pavillons climatisés réservés par des participants plus aisés et enfin un pavillon de la créativité dans lequel on peut voir des œuvres originales...parfois insolites.

lundi 13 septembre 2010

SARAH BOUYAIN à VENISE

Notre étrangère, premier long métrage de Sarah Bouyain a été présenté aux Venice Days le 7 septembre. Voyez ici l'interview de la réalisatrice. Je suis très heureux pour Elle et aussi très honoré car elle portait du "SBA".

vendredi 3 septembre 2010

SBA - Seydou BENE AFRICOUTURE fait sa rentrée ......

Il s'est passé beaucoup de choses depuis mon dernier article.
La saison des pluies a été bien difficile, beaucoup de pluie bien sûr mais aussi du vent très violent. Ma ville de Bobo-Dioulasso a beaucoup souffert. Nous avons eu à réparer de nombreux dégâts, mais nous avons pu travailler. J'ai eu le plaisir de coudre plusieurs vêtements pour la réalisatrice Sarah Bouyain

Le jour où elle est venue à mon atelier prendre ses commandes, elle a fait quelques photos de nos dernières créations et elle s'est même prêtée au jeu. Je viens de recevoir ces photos. En voici quelques-unes.

L'exposition de l'association "LES ETOFFES DU SOLEIL" est terminée. Le succès était au rendez-vous de la teinture artisanale. Nous avons eu un bel article signé François Hubert dans le journal Haute Saintonge.

mardi 6 juillet 2010

LES ETOFFES DU SOLEIL


  
Robes de chambre en pagne wax hollandais et jeté de lit en lin tissé, décoré de motifs brodés "inspiration Mauritanie".
 

Marinières en bazin.

Petits sacs confectionnés à partir de bandes tissées, et sacs en damas épais doublés de wax et de woodin de Côte d'Ivoire.
Je ne serai pas cette année à l'exposition de l'association LES ETOFFES du SOLEIL, mais je vous invite à faire le détour si vous êtes dans la région de Royan.
Voyez sur le blog de l'association l'affiche et l'invitation.
Beaucoup à voir et à apprendre sur la teinture artisanale au Burkina Faso. Quelques souvenirs à emporter de votre visite : sacs, trousses de toilette, nappes, décoration pour la maison et vêtements..... une aide précieuse pour cette association qui aide au développement économique d'artisans de Bobo-Dioulasso.

lundi 14 juin 2010

Des basins teints au Burkina Faso



J'ai la chance de coudre, pour certaines de mes clientes, de très beaux basins teints par Adama. Regardez ces deux-ci en pleine page, mais pour en voir davantage RV sur le blog de l'association "Les Étoffes du Soleil"

dimanche 6 juin 2010

jeudi 20 mai 2010

Dans la tradition mais d'aujourd'hui

Je viens de finir une commande pour une exposition estivale dans la région de Royan, avant l'envoi j'ai pensé prendre à votre intention les photos de quelques unes des encolures brodées. En Afrique ce sont les hommes qui portent ces chemises en basin, mais les broderies sont la plupart du temps plus importantes. En Europe, ces vêtements sont trés appréciés des hommes, mais aussi des femmes et des enfants, qui les portent en tenue de détente. Est-ce que vous aimez ?

lundi 19 avril 2010

Mode et Tradition chez SBA

Je suis trés heureux dans mon atelier de Bobo-Sarfalao.

J'ai une clientèle trés diversifiée pour laquelle je couds dans la tradition des boubous, des ensembles et beaucoup d'autres choses.

Les jeunes gens aiment porter des vêtements européens commes les jeans, mais la plupart du temps ce vêtement s'accompagne d'une chemise ou d'un petit haut en wax ou en basin.

Les jeunes femmes et les étudiantes se font coudre des robes d'inspiration européenne dans des tissus typiquement africains.
Enfin certains de mes clients passent, selon les circonstances, d'une tenue grande tradition africaine à un vêtement trés classique européen avec un détail de tissu africain dans le revers ou la doublure....
Beaucoup de touristes aiment aussi ramener de leur voyage une tenue décontractée de coupe européenne avec un rappel des couleurs de l'Afrique.
J'aime aussi l'exigence des personnes que j'ai rencontrées, dans des expositions en Europe, pour qui j'ai cousu à la demande, robes, ensembles... et qui m'ont beaucoup appris de leur goût pour nos tissus et pour nos habits traditionnels, comme le boubou, qu'ils apprécient beaucoup pourvu qu'ils leur soient adaptés.

samedi 3 avril 2010

Pourquoi des pagnes à messages ?

Sans doute parce qu’en Afrique la transmission des événements, de l’histoire et la tradition, du savoir-faire et de l’expérience mais aussi du quotidien se fait depuis toujours et se perpétue oralement.
Les pagnes imprimés d’effigies et/ou de slogans deviennent des supports de communication véhiculant des messages sociétaux. Ce sont des outils stratégiques qui sont autant de signes, d’évènements politiques et de propagande, de commémoration, d’emblème aux grandes causes et de mobilisation, de publicité de manifestations culturelles ou sportives. 
ci-dessus Fespaco (Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou).
 
Mais la fonction la plus intéressante remplie par les motifs des pagnes est celle de transmettre un langage métaphorique. Il s’agit d’une part, de représentations clairement identifiées mais auxquelles sont liés de secrets desseins, ci-contre "l'oeil de ma rivale" une intention, une déclaration non exprimée verbalement mais clairement signifiée ; d’autre part de dessins, eux aussi bien évidents, qui se voient attribués des noms inappropriés en complet décalage avec l’objet représenté et parfois très différent selon le pays où l’étoffe est distribué.
A coté des dessins représentés avec réalisme, de nombreux motifs abstraits, plutôt géométriques et volontairement non identifiables forment un répertoire très apprécié des femmes africaines qui s’en emparent et l’utilisent comme un moyen de projeter les réalités de la vie courante et de souligner certains aspects sociaux. Bien que les européens soient à l’origine de l’iconographie du wax et de sa diffusion dans les différents pays d’Afrique, il est intéressant de constater que c’est sa réappropriation en tant qu’élément africain qui explique la popularité de cette étoffe et sa vulgarisation. Autour du pagne se développe donc toute une symbolique qu’on peut découvrir en répondant à quelques questions : Comment est-il porté ? Par qui ? A quelle occasion ? Qui l’offre ? A qui est-il offert ? Que veut-il suggérer ou signifier ?

mardi 23 mars 2010

LE FANCY est une étoffe ....

.... destinée au marché africain, imprimée sur une de ses faces par sérigraphie à l’aide de rouleaux cylindriques. Son prix est très abordable. Au début, sa production se caractérisait par un style purement africain bien vite abandonné au profit d’imitations de wax européens, y compris ceux de l’ancienne production anglaise et hollandaise.
Car en effet, les grossistes détectent sur les marchés les wax les plus appréciés et demandent leur imitation en fancy à l’usine de production locale qui réalise la commande dans des délais très courts. Fréquemment populaire dans plusieurs pays, un dessin peut se décliner dans des teintes différentes car la couleur fait aussi partie de l’expression de la diversité en Afrique. Il est assez facile de distinguer un véritable wax de son imitation fancy, parce que ce dernier possède une face endroit différente de la face envers, puisqu’il n’est imprimé que sur une seule face. Les motifs de ce textile sont dirigés dans le sens de la chaîne pour paraître dans le sens de la hauteur quand le tissu-pagne est enroulé autour des hanches. Ainsi un même motif imprimé sur des textiles de qualités différentes permettra à toutes les catégories sociales de l’arborer et d’exprimer son adhésion au message qu’il véhicule. Si le fancy est le pagne des populations les moins aisées, il est malgré tout porté par des femmes élégantes qui aiment suivre la mode et arborer de nombreuses toilettes.

vendredi 5 mars 2010

Pour en savoir davantage sur le pagne et le boubou SBA vous propose deux livres

Dans un article précédent, j'avais promis de vous parler du fancy et du langage des pagnes mais je ne suis pas tout à fait prêt. En attendant, je vous propose deux livres que j'ai aimés et qui m'ont beaucoup appris.

Dans ce premier livre, voyez les leçons 3 et 4 pour tout savoir sur le pagne et le boubou. Les photos sont très belles et les textes amusants mais instructifs.

Ce second livre est une "encyclopédie du boubou", fabuleux !

A +

samedi 13 février 2010

LE BOUBOU FEMININ ...variations

en photos

Il est certes le vêtement traditionnel, mais il s'adapte de plus en plus à la mode. La femme aime y apporter sa touche trés personnelle dans la couleur, l'amplitude et l'emplacement des coutures de côté. Ci-dessus : - un boubou long en basin sous lequel la femme porte, le plus souvent, un pagne uni assorti à une des couleurs du boubou , le foulard de tête peu-être assorti soit au boubou, soit au pagne, et - une jeune femme portant un ensemble en wax, boubou court sur un pagne assorti au haut. C'est dans ce style de toilette, précisément sur le haut - encolure, manches, que le couturier peut exprimer tout l'élégance de sa cliente.

Ici une toute jeune fille, institutrice, est vêtue d'un ensemble, de très loin "inspiré" du boubou, puisque l'on retrouve bien les trois pièces d'une toilette complète. Il s'agit ici d'un ensemble en fancy qui se compose d'une jupe droite longue, un petit haut à bretelles et d'un foulard de couleur dépareillée. Les motifs du fancy font référence au 8 mars, journée de la femme.

Je vous ai déjà parlé du basin et du wax, prochainement je vous parlerai du fancy et du langage des pagnes. Bonne soirée ..... dans mon pays on dit ..... Aw ni wulà

jeudi 28 janvier 2010

Les tissus les plus fréquemment cousus par les couturiers africains sont le basin et le wax


Le mot basin vient de bombasin lui-même dérivé de l’italien bambagia (coton et bombyx). Avant qu’elle ne soit fabriquée en France et en Italie, les marchands italiens se sont procurés cette très belle soie damassée à Damas en Syrie. Les tisserands allemands et irlandais apprirent également la technique du damas et utilisèrent d’autres matières, le lin et le coton. En anglais damask, en allemand damast rappelle bien aussi l’origine d’Orient. En Afrique anglophone, le commerce du damas se dit African brocade qui rappelle le mot italien broccare qui signifie brocher : tisser en formant sur le fond un dessin en relief. Au tout début des années 1800, le français J.M. Jacquard inventa un métier à tisser qui à la différence de ceux jusque là utilisés - ne pouvaient déplacer les fils de chaîne qu’en groupe - permet de diriger la navette au moyen de cartes perforées contrôlant ainsi chaque fil de chaîne. Tombé dans l’oubli certainement à cause de son prix élevé, ce tissu appelé damas a été très utilisé comme linge de maison dans les familles bourgeoises européennes de la fin 19ème et début 20ème siècle. Le damas est tissé avec des fils fins obtenus à partir des meilleures qualités de coton non blanchi. Après avoir été blanchi dans un bain d’alcali, le tissu sera plongé dans un autre bain de soude caustique pour redonner aux fibres creuses du coton tout leur gonflant naturel. Il est ensuite lissé à haute pression et haute température par des cylindres et apprêté à la cire, ce qui lui donnera son éclat de soie et le craquant très apprécié des élégantes africaines. Le damas le plus demandé est le blanc, bien qu’il en existe des teints. Le tissage européen du damas au finissage compliqué est appelé basin riche ou bazin en Afrique francophone. Les meilleures qualités de ce tissu sont toujours fabriquées en Europe et très appréciées en Afrique Occidentale, où elles sont aujourd’hui fort utilisées dans la confection des vêtements. Dès 1980, le damas chinois de qualité inférieure est apparu sur les marchés d’Afrique Occidentale. Le "vrai" damas est devenu un produit de luxe alors que le damas chinois autorise le port du boubou en bazin à tous ceux qui ne pouvaient pas jusque là se l’offrir. 


Pour les occidentaux le wax est synonyme d’Afrique, les africains eux-mêmes le revendiquent. Inspiré du batik indonésien, le wax est fabriqué en Europe. Au début du 19ème siècle, l’Indonésie conquise par les Hollandais devient un centre d’échanges économiques important. Afin de satisfaire les goûts vestimentaires des populations locales, les Hollandais industrialisent la technique du batik à la cire de Java. Ces étoffes eurent beaucoup de succès auprès de la population indonésienne jusque vers la fin du 19ème siècle, période à laquelle les artisans locaux mécanisèrent leur fabrication de batiks. A la recherche de nouveaux marchés, les usines néerlandaises se tournèrent vers l’Afrique. Le succès de cette fabrication industrielle a incité d’autres pays à fabriquer des batiks imprimés. La Suisse et Italie n’ont pas persévéré, la France a produit dans la région de Mulhouse (groupe Schaeffer) jusque dans les années 1970. Des usines anglaises qui déjà utilisaient la teinte indigo dans la fabrication de leurs étoffes vont l’introduire comme une variante supplémentaire. Les productions des usines Vlisco et ABC ont su conquérir le marché africain en s’adaptant à ses exigences, comme par exemple les dimensions de l’étoffe (taille initiale 36 pouces : 91,5 cm ; taille actuelle standard 48 pouces : 122cm) qui est celle traditionnelle d’un pagne et commercialisation des longueurs 12 yards de long vendu en lot de 6 yards et même au détail 2 yards, et en créant des motifs spécialement destinés aux populations africaines, conformes à leur goût et à leur culture. Il existe une production africaine de wax faite dans des usines de textiles implantées par les grands groupes européens dans des pays de l’Afrique de l’Ouest. Depuis l’indépendance, quelques usines se développent et continuent à bien produire, beaucoup ont connu de graves difficultés et certaines ont même définitivement disparu. A l’heure de la mondialisation, l’Asie concurrence la production africaine de wax en proposant des étoffes de piètre qualité à des prix imbattables. On distingue ainsi plusieurs qualités de wax : super wax, wax block, wax print, uniwax, imiwax… Le wax n’est pas forcément choisi pour sa qualité, mais plutôt pour le motif représenté, ce qu’il suppose et aussi sa destination.
Bonne lecture et à une prochaine rencontre SBA